prev next

Harmonie (2018)

close

Animation, 20min

Jésus Pérez – toute ressemblance étant fortuite – débarque un jour sur une planète baptisée « Harmonie » en raison de la colorimétrie pastel de ses monts et vallées mais surtout d’un penchant fort réjouissant qui pousse ses habitants à copuler entre eux, sans distinction de genre ni d’espèces. [...] Fraîchement débarqué avec sa gueule de Christ en bois moyenâgeux, il vient de faire la connaissance du premier habitant littéralement tête à cul de l’exoplanète. « Improbable, les premiers êtres que je croise comprennent le français » s’étonne de son côté ce messie à la gestuelle un rien hystérique. « Do you speak english ? » vérifie le missionnaire ; « You only know french ? ». One point pour les habitants d’Harmonie. « Savez-vous que votre planète est ronde et l’univers en expansion ? » s’enquiert plus sérieusement le nouveau venu avant d’enchaîner une série de questions qui toutes se solderont par un « oui » ou un « non » bégayant comme le refrain de chant grégorien. Puis les questions s’accélèrent : avez-vous une police ? Êtes-vous végétariens ? Avez-vous un travail ? Gagnez-vous de l’argent ? Bénéficiez-vous de l’assurance maladie ? Et du revenu universel ? Avez-vous des villes ? Des commerces ? Des écoles ? À partir de ce dialogue de – les habitants d’Harmonie n’étant capables de répondre que par l’affirmative ou la négative, qui longtemps après le visionnage du film font tinter leurs charmants grelots – l’on dressera toutefois le portrait robot de ces Harmonieux qui, s’ils ne connaissent pas Thomas Pesquet sont heureusement couverts par la sécu, ont un travail mais ne gagnent pas d’argent. Et font des enfants.

Claire Moulène, AOC