Animation, 16 min
Endymion, donc, comme le mec de la mythologie qui dort éternellement et à qui la Lune vient en rêve chaque nuit faire une fille. On y rencontre, modélisés en 3D, Mamilou (la grand-mère de Bertrand Dezoteux), Salvadam Dalire, un toréador à jambes d’asperges auquel un croissant tient lieu de cache-sexe (c’est le père de l’artiste, Henri, qui lui prête sa voix), plus un cochon qui se sent devenir « de plus en plus bête » (interprété par Dezoteux). Propulsés dans une sorte de Volvo P1800 interstellaire, ces trois-là devisent de questions métaphysiques et terre-à-terre, se renvoyant la balle avec un léger décalage.
Assez vite, on comprend que Dezoteux a pris trois enregistrements séparés et les a montés de façon à donner l’illusion d’une conversation. Si le résultat est bluffant et hilarant par ses inadéquations, il fonctionne aussi comme machine divinatoire : chaque phrase est comme une voie à explorer selon les préoccupations personnelles de la spectatrice ou du spectateur. • Éric Loret, AOC